Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Politica
24 mars 2020

Coronavirus, peur collective et 49,3

Le coronavirus CoViD 19 aujourd’hui tue. C’est une évidence. Et il est nécessaire de prendre les précautions essentielles pour éviter sa propagation. Les gestes d’hygiène, comme porter un masque si l’on tousse, se laver les mains régulièrement, la distanciation sociale et à l’heure d’aujourd’hui le confinement sont des comportements indispensables pour contenir l’épidémie.

Mais ce virus en propage un autre, celui de la peur collective. Celle-ci provient de la gestion tardive et chaotique de l’épidémie, et ce dès les origines. Les médias en ont été l’écho. Le découvreur du virus en Chine a d’abord été déclaré ennemi du peuple. Aux USA, le déni a été complet. L’Union européenne a été incapable de se parler, et à fortiori de se coordonner. J’aimerais que quelqu’un pense la catastrophe humaine qui se présentera quand les camps de réfugiés dans les îles grecques commenceront à être atteinte. Ces foyers assurent que le virus a encore de beaux jours devant lui. Les pays se sont calfeutrés derrière des barrières qui ne sont pas les bonnes. Je ne parlerai pas des conflits armés comme celui en Syrie, qui ont toujours, dans l’histoire humaine, été des vecteurs de propagations des maladies.

En France, cette hystérie a pris des formes particulières. Pour l’heure je résumerai l’affaire en plusieurs moments. La première phase a été le déni. Le virus n’arriverait bêtement pas chez nous. Dès les premières contaminations, les implications ont été sous-estimées. Mais le problème étant, il finit par s’imposer à l’agenda politique. Et la manière de traiter le sujet a été pour le moins saugrenu. Car en plus du virus, une autre « maladie » s’est vu administrer un remède de cheval, l’utilisation de l’article 49,3 de la constitution pour abréger le processus législatif du vote de la réforme des retraites. Et c’est en confondant politique politiciennes et problème sanitaires que ce gouvernement a commencé à prendre plus ou moins de la gravité de la situation.

Outre le déni, il semble que soit par absence de procédures ou par défaillance de celles-ci, les problèmes d’approvisionnement et de distribution aux personnels sensibles de masques de protection ont été nombreux Et c’est face à cette déconvenue (mon dictionnaire des synonymes me proposait foirade) majeure que les personnels soignants sont. Car comment assurer le soin à long terme si les médecins et infirmières sont sans protection ? Comment limiter la propagation sans une maréchaussée protégée pour faire respecter le confinement ? Cela semble impossible.

Il est déjà fondamental de penser l’après. Outre l’évaluation des réussites et des dysfonctionnements de la puissance publique et des procédures, les décrets permettant la surveillance généralisée et la limitation de déplacement devront bel et bien être remis en cause. Il sera difficile pour le gouvernement de dénier que ces grèves des infirmières et médecins, qui ont commencé en novembre 2017, que les problèmes de financement, de personnel et de lits sont des urgences.

Enfin, il est difficile de savoir quel sera le coût psychosocial du confinement. L’espèce humaine est un animal social et grégaire, deux pulsions fondamentales qui sont aujourd’hui interdites pour les raisons citées au premier paragraphe. Les répercussions seront nombreuses et difficiles à évaluer. Mais il est presque certain que les relations interpersonnelles vont évoluer et que la confiance sera difficile à rétablir.

Le 22/03/2020

Fabien MICOLOD

Publicité
Publicité
Commentaires
Politica
Publicité
Publicité