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Politica
1 décembre 2020

0,05 % de mortalité, l’un des pires arguments pour nier les mesures contre l’épidémie du coronavirus.

0,05 % de la population, tel est le taux de surmortalité constatée dans cette pandémie de coronavirus. C’est vrai que dit comme ça, cela paraît peu. Mais cet argument est dangereux. Le problème est que ce chiffre soit utilisé par les anti-masques et les anti-vaccins pour justifier leur discours d’inaction. Ce chiffre veux dire que toute personne peut subir une forme mortelle du virus. Si la surmortalité s’exprime particulièrement chez les personnes les plus âgées ou ayant des co-morbidités, ce n’est pas la totalité des cas. La personne la plus jeune morte dont j’ai entendu parlé en France n’avait que 16 ans. Et même, pour la forme, en admettant que ce virus ne tue que les plus âgés, faudrait-il en déduire que l’âge justifie une mort douloureuse ? L’utilisation de ce chiffre comme un motif d’inaction est un détournement de tout esprit critique.

La conséquence est double. D’abord, le refus du masque aide à propager le virus. Si le masque n’est pas un protecteur parfait, il limite largement la charge virale. Le fait de mettre en danger une population fragile montre l’inconséquence du discours et du comportement. La seconde conséquence est plus vicieuse, sur un plus long terme et bien plus dangereuse. Car dire qu’une partie de la population peut être mise en danger de surmortalité, c’est dire que ces personnes n’ont aucune valeur. Si 0,05 % de surmortalité est acceptable, c’est possiblement dire que 0,1 % est tolérable. Et le glissement peut être rapide. À 1%? 10%? 50 %? À 99,95 %, faut-il commencer à agir ? Quelle partie de la population est sacrifiable, selon quels critères ? Cela me rappelle le poème de Martin Niemöller « Quand ils sont venus chercher » ou l’auteur raconte comment chacun de ses voisins ont été enlevés et qu’il n’a pas réagi parce qu’il n’appartenait pas à la communauté qui se faisait arracher à la liberté, puis à la vie. Jusqu’au moment où par son inaction, le narrateur lui aussi subit le même sort. Faut-il vraiment que chacun ait souffert une perte personnelle pour que la réaction soit adéquate ?

Avant d’utiliser des arguments aussi dangereux politiquement et humainement, qui peuvent se retourner contre vous, prenez le temps de réfléchir.

01/12/2020

Fabien Micolod

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