Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Politica
23 février 2021

Gestion de la crise du coronavirus et 66 millions de procureurs.

Depuis le début de la crise du coronavirus, les erreurs, approximations et mensonges se succèdent sans discontinuer. La prise en main de la crise du coronavirus par un exécutif en solitaire a démontré une fois de plus ses limites. Car depuis le premier confinement, l’exécutif ne peut se défausser de ses responsabilités puisqu’il prend lui-même en session oligarchiques dans les divers conseils de défenses. Le premier problème est que la décision ne connaît aucune évaluation puisqu’elle est sous l’autorité unique du pouvoir exécutif. Le second est que les décisions prises ont manqué d’objectifs claires et de stratégie fixées lors des différentes phases.

Recommençons l’histoire. Le début de la pandémie, du moins sa première phase d’expansion importante en Chine. Après une répression des lanceurs d’alerte, le gouvernement chinois a pris conscience de la réalité de la surmortalité qu’engendrait le virus. Cela a pris probablement plusieurs semaines pour que le chiffre des morts commence à inquiéter les autorités. Face à ce manque de prévoyance, pour éviter la mise en cause de sa responsabilité dans ses aveuglements, le pouvoir a choisis un encadrement idéologique renforcé.

À partir de fin décembre , début janvier , la Chine commence à communiquer sur la maladie. La menace semble lointaine et les premiers cas n’inquiètent pas les autorités françaises. La sous-estimation des secteurs médicaux français sur la transmissibilité et la pathogénicité du virus, est probablement responsable de ce fait. Cela vient peut-être de la qualité des informations transmises par la Chine. La « gripette » était un argument faible. De fait, le virus est plus transmissible que celui de la grippe et a une morbidité supérieure. C’est à partir du moment ou ces évènements sont connus et que la gravité du virus frappe la structure existante du secteur hospitalier qui a une implantation forte de l’hôpital public que le gouvernement commence à s’affoler.

Le premier mensonge est celui des masques. Le masque chirurgical ou para chirurgicale a été présenté comme inefficace alors que son but est de limiter la charge des pathogènes dans une salle chirurgicale. Ce mensonge initial, voué à cacher le non-renouvellement des denrées stratégiques à la sécurité française se traduit par une surenchère du contrôle du pouvoir exécutif sur la primauté sans contrôle de son pouvoir, comme en Chine. Une partie des pouvoirs destinés à combattre la maladie a été détournée pour des décisions idéologiques et destinée à une partie riche de la société au détriment du reste de la société, ainsi qu’à renforcer les pouvoirs de l’exécutif. Quand les masques furent suffisamment nombreux, ils devinrent obligatoire. Et surtout, une première sanction sous la forme d’amende de 135€. Au final, le président alla même jusqu’à dénier le manque de masques. Depuis le début du deuxième confinement, les procès se sont multipliés pour mise en danger d’autrui avec le deuxième confinement. Les conseils de défenses ont un pouvoir hors constitution et dévore un équilibre des pouvoirs déjà en faveur de la présidence. Le procureur semble bien au sommet de l’État, donnant un exemple à suivre.

Si la situation s’est améliorée en pendant l’été, mais la deuxième vague n’a pas plus été anticipée que la première malgré les annonces du président de la République le 14 juillet 2020. Et les retards, une fois encore se sont accumulés. La stratégie floue du gouvernement, l’absence de toutes consultations des citoyens, des parlementaires a été la règle. Cette série de décisions verticales a aggravé la méfiance envers les discours du pouvoir. Mais surtout, ce système de décision déresponsabilise les citoyens alors que les discours et les législations leurs font porter le poids des décisions. Et cette contradiction est source d’une dissonance majeure.

La découverte des vaccins a mené à des décisions laissant plus d’un doute. Si la négociation de la fourniture des vaccins furent déléguée à la commission européenne, de nouvelles atermoiements se firent jour sur la distribution. Et les catastrophes se sont accumulés. Après des hésitations, le gouvernement a pris conscience du retard dont il était responsable dans la diffusion des vaccins. Le premier mois a quasiment été perdu. Le recours à des cabinets privés démontrent l’incapacité du pouvoir à gérer lui-même ces problématiques. Une fois encore, les décisions sont tellement peu argumentées et médiatisées que, malgré un conscience élevée du risque, les citoyens ressentent un doute sur la pertinence ainsi que les contradictions dans les décisions.

Une fois encore, cette crise montre celle de la cinquième République, une crise du centralisme présidentiel. L’absence de débat, d’information et de responsabilité de ce qui prennent les décisions montrent s’il en était encore besoin la distance entre les décisionnaires et les citoyens, ainsi que la difficulté des citoyens à faire entendre leurs paroles. Une fois encore, le statut du président de la République , avec l’absence de contre-pouvoir qui le caractérise, à toutes les responsabilités, tous les pouvoirs, et bien trop peu de limites, particulièrement avec les pouvoirs de l’État d’urgence. J’ai été scandalisés lors de l’intégration des pouvoirs d’une partie de l’état d’urgence dans le droit commun. Je crains l’intégration d’une partie des pouvoirs de l’état d’urgence sanitaire dans le droit commun. Le problème de ces pouvoirs exceptionnels dans le droit commun est une rupture républicaine et démocratique. Lors du premier confinement, la représentation nationale des assemblées a quasiment disparu. Et cette absence de contre pouvoir a permis, je le répète, des ordonnances qui n’avait rien à voir avec la crise sanitaire et hospitalière. Et c’est peut-être aussi pour cela que les français veulent une réciprocité, que la justice puissent vérifier les décisions et qu’il y a 66 millions de procureurs. Car il n’y a qu’un seul décisionnaire et il est à l’Élisée.

23/02/2021

Fabien Micolod

Publicité
Publicité
Commentaires
Politica
Publicité
Publicité