Masques alternatifs, une fausse bonne idée ?

Depuis le début de la crise, le problème de l’accès aux masques de protection envers le coronavirus. Car contrairement aux premières annonces, les stocks de masques sont inexistants. Ce mensonge, ou l’ignorance de cet état de fait, a engendré une série de déclarations contradictoires. Tout d’abord, le déni du besoin de masques, présenté comme inutile alors que dans d’autres pays, particulièrement asiatiques, ils étaient obligatoires. Mais la catastrophe de la communication ne ‘est pas arrêté là. La porte parole du gouvernement, Mme Sibeth Ndiaye, pour continuer à cacher ce manque premier, a affirmé successivement que le geste de mettre un masque était trop technique pour elle, puis ultérieurement était accessible à un enfant de quatre ans. Mais surtout, pour palier l’absence de masques chirurgicaux , il est question de masques grand public, précédemment nommé masques alternatifs.

Ce manque de masques alternatifs pose beaucoup de questions. Là encore, la contradiction de la communication est à l’origine des difficultés rencontrées. Si des masques tissus suffisent, pourquoi ceux-ci n(ont pas été conseillé dès le début. Et s’ils ne sont pas efficaces,pourquoi aujourd’hui ils sont conseillés. Cette dernière question est la seule pour laquelle j’ai une hypothèse  double : premièrement pour éviter une peur collective, deuxièmement dédouané les responsabilités du gouvernement sur les comportements individuels. Ce genre de décision permet de diluer l’imputabilité des dirigeants d’une nouvelle vague de contamination à leurs décisions.

Si l’on considère le peu de masque, il faut les nettoyer tous les jours à soixante degré. Ce qui semble évident au premier abord est loin de l’être. Tout d’abord, ce lavage doit être à 60°. Deux possibilités se présentent, 1- Votre chauffe eau s’il est suffisamment puissant ; ou vous chauffez de l’eau à cette température ou vous le lavez à la mains. -2 Vous le lavez avec une machine à lavée, que vous réglez à 60°. Les deux options posent des problèmes. A 60 degré, la chaleur est trop importante pour être supportée longtemps le temps nécessaire. Les machines à laver usent beaucoup trop d’eau pour ne pas envisager qu’un volume utile de choses à laver : dit autrement, ce serait une catastrophe écologique que de n’envisager de laver même quatre masques par jours. Enfin, le prix unitaire du masque pose problème, particulièrement pour les plus pauvres. E,n admettant que le masque soit à 1€ et que l’on en utilise un par jour et par personne, dans une famille de trois, on arrive à 90 € par mois. Ce n’est pas négligeable dans un budget de 1200 euros à 1/13 du budget, ce qui est loin d’être négligeable. Quelles que soit les décisions d’aides et de fournitures des masques à des populations économiquement dépendantes connaîtra des dysfonctionnements pour des questions d’accès. Le sujet de la logistique est aussi important pour cette fourniture, mais je ne me permettrai pas de m’engager sur une chose que je ne maîtrise pas.

Enfin, si aujourd’hui les décisions vont vers l’obligation du port des masques dans les transports publics, il pose toujours la question de l’accessibilité de ces masques. De fait, la production de soixante millions de masques par semaine est insuffisante. Il faut, d’après ce que j’ai compris, environ un masque tous les quatre heures. Et que s’ils sont réutilisables, il faut les nettoyer et désinfecter. Cela pose des problématiques tangibles. D’abord, et ça reste la question première, leur accessibilité. Car comment justifier une amende alors que l’ensemble des usagers n’y ont pas accès.

Si ces masques sont très probablement nécessaires, ils doivent être accessibles. S’ils ne sont pas accessibles, il ne peut y avoir empêchement de circulation dans les transports publics. De fait, la problématique reste toujours celle du début, celle de l’accessibilité à ceux-ci.

Le 01/05/2020

Fabien  Micolod